J’ai eu l’occasion de participer au Colloque International de Psychologie Sociale Appliquée organisé par l’ADRIPS. J’ai ainsi présenté une des études menées dans le cadre de ma thèse. Celle-ci porte sur l’expérience d’inondation, retrouvez le résumé de ma communication ci-dessous.
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Distance psychologique, évaluation et expérience du risque : le cas de l’inondation
La mobilisation des populations est essentielle à l’adaptation au changement climatique. Or, les individus perçoivent ce phénomène comme plutôt abstrait (Jones, Hine, & Marks, 2016). Cette perception témoigne ainsi de l’implication d’une forte barrière psychologique, c’est-à-dire qu’il est difficile d’associer le changement climatique à ses effets (Pawlik, 1991). Afin d’encourager l’individu à se sentir concerné par cette situation environnementale, il paraît essentiel de comprendre comment il l’évalue. Pour cela, nous pouvons considérer deux modèles théoriques : la distance psychologique et la perception du risque. Le premier désigne la manière dont l’individu se représente mentalement un objet selon son degré d’abstraction (Trope & Liberman, 2010). Le second tient compte de la contrôlabilité et de la crainte perçues, ainsi que des connaissances en lien avec le risque considéré (Slovic, 1987, 2000).
Les travaux montrent que faire l’expérience d’un risque modifie la perception que l’on en a (Burningham, Fielding, & Thrush, 2008; McClure, Johnston, Henrich, Milfont, & Becker, 2015). Nous posons alors la question de savoir si l’expérience d’un risque influence l’évaluation des phénomènes environnementaux à des niveaux aussitant à des niveaux locaux (inondations), que globaux (changement climatique). Un questionnaire a été proposé à 325 individus répartis sur deux sites : l’un fortement touché par des inondations, l’autre non. Nous avons ainsi considéré le degré d’exposition aux inondations, d’une part, et le fait d’en avoir vécu une, d’autre part. L’outil contient trois échelles : une de perception du risque d’inondation (Terpstra, Gutteling, Geldof, & Kappe, 2005) et deux de distances psychologiques liées aux inondations et au changement climatique (Spence, Poortinga, & Pidgeon, 2012). Ces deux dernières sont composées de quatre barrières : sociale, temporelle, spatiale et le caractère hypothétique de l’objet. Les résultats montrent que les individus ayant connu des inondations se les représentent comme étant concrètes et perçoivent davantage le risque associé. Cependant, concernant l’appréciation du changement climatique, ce sont les personnes fortement exposées aux inondations qui perçoivent ce phénomène global de manière plus abstraite.
Ces résultats proposent des pistes intéressantes en termes d’applications sur le terrain, notamment dans le champ de la sensibilisation environnementale. Les relations entre la distance psychologique et la perception du risque soulignent l’importance de la communication autour du contexte environnemental, en s’attachant par exemple à réduire la distance psychologique afin que les individus puissent projeter des comportements pro-environnementaux. De plus, les différences observées entre les sites mettent en avant la nécessité d’adapter la communication au public visé et au contexte environnemental local.
Les victimes d’inondation perçoivent-elles différemment l’environnement ?
J’ai eu l’occasion de participer au Colloque International de Psychologie Sociale Appliquée organisé par l’ADRIPS. J’ai ainsi présenté une des études menées dans le cadre de ma thèse. Celle-ci porte sur l’expérience d’inondation, retrouvez le résumé de ma communication ci-dessous.
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Distance psychologique, évaluation et expérience du risque : le cas de l’inondation
La mobilisation des populations est essentielle à l’adaptation au changement climatique. Or, les individus perçoivent ce phénomène comme plutôt abstrait (Jones, Hine, & Marks, 2016). Cette perception témoigne ainsi de l’implication d’une forte barrière psychologique, c’est-à-dire qu’il est difficile d’associer le changement climatique à ses effets (Pawlik, 1991). Afin d’encourager l’individu à se sentir concerné par cette situation environnementale, il paraît essentiel de comprendre comment il l’évalue. Pour cela, nous pouvons considérer deux modèles théoriques : la distance psychologique et la perception du risque. Le premier désigne la manière dont l’individu se représente mentalement un objet selon son degré d’abstraction (Trope & Liberman, 2010). Le second tient compte de la contrôlabilité et de la crainte perçues, ainsi que des connaissances en lien avec le risque considéré (Slovic, 1987, 2000).
Les travaux montrent que faire l’expérience d’un risque modifie la perception que l’on en a (Burningham, Fielding, & Thrush, 2008; McClure, Johnston, Henrich, Milfont, & Becker, 2015). Nous posons alors la question de savoir si l’expérience d’un risque influence l’évaluation des phénomènes environnementaux à des niveaux aussi tant à des niveaux locaux (inondations), que globaux (changement climatique). Un questionnaire a été proposé à 325 individus répartis sur deux sites : l’un fortement touché par des inondations, l’autre non. Nous avons ainsi considéré le degré d’exposition aux inondations, d’une part, et le fait d’en avoir vécu une, d’autre part. L’outil contient trois échelles : une de perception du risque d’inondation (Terpstra, Gutteling, Geldof, & Kappe, 2005) et deux de distances psychologiques liées aux inondations et au changement climatique (Spence, Poortinga, & Pidgeon, 2012). Ces deux dernières sont composées de quatre barrières : sociale, temporelle, spatiale et le caractère hypothétique de l’objet. Les résultats montrent que les individus ayant connu des inondations se les représentent comme étant concrètes et perçoivent davantage le risque associé. Cependant, concernant l’appréciation du changement climatique, ce sont les personnes fortement exposées aux inondations qui perçoivent ce phénomène global de manière plus abstraite.
Ces résultats proposent des pistes intéressantes en termes d’applications sur le terrain, notamment dans le champ de la sensibilisation environnementale. Les relations entre la distance psychologique et la perception du risque soulignent l’importance de la communication autour du contexte environnemental, en s’attachant par exemple à réduire la distance psychologique afin que les individus puissent projeter des comportements pro-environnementaux. De plus, les différences observées entre les sites mettent en avant la nécessité d’adapter la communication au public visé et au contexte environnemental local.
Cette étude a notamment été relayée par Ouest France et Redon Maville.